Les entreprises sociales en mutation | Magazine ARTISET | 3-2023

ARTISET 03 I 2023 29 Les coachs travaillent sur cinq sites: à Hausen, Lenzburg, Menziken, Wettingen et Aarau, où se trouve le siège de l’entreprise. Pour Patrick Roduner, ce travail en réseau est très motivant. Il n’avait encore jamais recherché de solutions avec autant d’enthousiasme: «L’environnement dynamique et les échanges réguliers incitent à réfléchir constamment à ses propres actions.» Que ce soit dans le domaine du travail ou du logement, les personnes obtiennent toujours le soutien nécessaire. «Certaines personnes ont besoin d’un accompagnement régulier, explique Patrick Roduner, alors que d’autres ne nécessitent qu’une assistance ponctuelle.» Parfois, l’accompagnement pour le logement prend simplement la forme d’une aide administrative, par exemple quand on ne sait pas que faire avec une commande Zalando. Quant au soutien pour la recherche d’emploi, il peut consister à frapper à la porte d’une entreprise même si le profil du poste ne correspond pas. Si, par exemple, un emploi d’installateur sanitaire est à pourvoir, il se peut qu’un poste à la réception soit aussi créé. «Cela fonctionne parfois: nous ouvrons les portes et trouvons ainsi souvent des solutions taillées sur mesure.» Pour le logement comme pour le travail, l’essentiel est qu’il s’agisse d’un coaching, c’est-à-dire d’une autonomisation. Oser se lancer sans risque Pouvoir se lancer sans risque sur le marché du travail ordinaire donne lieu à des success-stories comme celle de Sacha Rennhard, âgé de 26 ans: après un apprentissage d’employé d’exploitation AFP à l’Institut Paul Scherrer et à la fondation Domino, il a obtenu son certificat fédéral de capacité et a terminé troisième de sa classe. Son objectif: «En finir avec l’AI!» Sacha Rennhard a donc été l’un des premiers à contacter Learco en 2022 pour se faire accompagner sur le marché du travail ordinaire. Durant l’été, il a effectué un stage d’orientation chez Antalis comme logisticien. En tant que coach professionnelle, Simone Silbereisen l’a aidé à élaborer le contrat de travail avec l’entreprise et à définir le salaire au rendement, puis l’a accompagné durant la période d’essai. Désormais, ils ne se rencontrent plus qu’une fois par mois. Pour Simone Silbereisen, c’est idéal: «J’ai ainsi pu coacher Sacha Rennhard et Antalis autant que nécessaire.» Elle réfléchit un instant avant de résumer: «Notre objectif est que chacune et chacun trouve un lieu qui lui convienne. Que ce soit en termes de travail ou de logement, nous donnons aux personnes les moyens d’atteindre l’autodétermination.» Patrick Roduner approuve. La vaste offre est pertinente, car tout le monde n’est pas heureux sur le marché du travail ordinaire. «C’est donc une bonne chose que nous puissions offrir un soutien taillé sur mesure.» Learco continuera ainsi à se développer ces prochaines années. Si l’on devait caractériser en quelques mots cette entreprise aux structures complexes, on pourrait créer un acronyme tout aussi approprié que celui de son nom: Indyflex, pour individuelle, dynamique et flexible. À la une Entrée réussie sur le marché ordinaire du travail: Yael Berweger (à droite) et sa coach Gabriela Behrig préparent les costumes pour une pièce de théâtre au château de Lenzburg. Photo: Learco/Tibor Nad

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