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14 ARTISET 04 I 2022 À la une somatiques. Une évolution qui reflète les problèmes de notre société. Mais à côté de ces groupes d’entraide, existe-t-il également de véritables organisations d’entraide? À l’échelle de la Suisse, il existe plus de 200 organisations d’entraide. Elles se concentrent sur des thématiques plus spécifiques et sont plus structurées que les groupes d’entraide locaux. Ces organisations, qui font partie du réseau d’Info-Entraide Suisse, assument des tâches de conseil et de défense des intérêts. À l’instar des centres régionaux, elles coordonnent et accompagnent également les groupes d’entraide. Il s’agit d’une part de groupes autonomes, comme dans l’entraide autogérée classique ou dans les groupes d’entraide vidéo, mais également de groupes conduits par des professionnel·les et dans lesquels des spécialistes prennent part aux rencontres. Comment et où placez-vous le soutien par les pairs? Pour commencer, les «pairs» sont simplement des «personnes également concernées». En particulier dans le domaine à la santé psychique et dans le cadre du mouvement recovery, les «pairs» sont en fait des «expert·es de leur propre expérience» qui suivent en outre une formation spécifique et sont engagé·es par des institutions en tant que collaboratrices et collaborateurs. Les «pairs» deviennent ainsi des sortes de spécialistes? L’implication de pairs se situe entre l’entraide autogérée et l’entraide professionnelle. Le rôle que peuvent jouer les pairs est un sujet d’actualité tout particulièrement au sein des organisations d’entraide, mais également d’Info-Entraide Suisse et dans les centres d’entraide. Mais un certain nombre de questions ne sont pas encore véritablement résolues dans ce contexte. À commencer par la définition de ce que sont les «pairs». Parle-ton ici de personnes concernées disposant de connaissances complémentaires ou de professionnel·les qui sont également des personnes concernées? Pour en revenir à l’entraide autogérée: où se situe la Suisse en comparaison internationale? La Fondation Info-Entraide Suisse a conclu un mandat de prestations depuis plusieurs années avec l’Office fédéral des assurances sociales, à quoi s’ajoute un soutien sous forme de contributions de la part des cantons. Mais l’ensemble de ces contributions ne couvre qu’une partie des coûts effectifs du mouvement d’entraide en Suisse. Vous engagez-vous pour que l’entraide soit inscrite dans la législation suisse? Une motion en ce sens a été déposée par la conseillère nationale socialiste bâloise Sara Wyss. Le Conseil fédéral l’a rejetée fin février de cette année, et elle doit encore être examinée par le Parlement. Du côté d’Info-Entraide Suisse, nous nous engageons pleinement pour que cette motion soit adoptée. Nous espérons qu’une étude de la littérature, commandée début novembre par l’Office fédéral de la santé publique sur le rapport coût-efficacité et les compétences en matière d’autogestion, vont nous donner un coup de pouce. Dans ce contexte, l’entraide est une composante essentielle de l’autogestion. L’entraide est-elle un moyen de réaliser des économies? L’étude montre que le fait d’encourager les compétences d’autogestion, et donc l’entraide, peut permettre de soulager le système de santé et la société ainsi que de réaliser des économies en Suisse. Une étude commune réalisée par la Haute école lucernoise et l’Université de Lausanne en 2017 n’avait-elle pas déjà montré que l’on obtient de bons résultats grâce à l’entraide? Cette étude montrait clairement que l’entraide a des effets positifs tant au niveau individuel que sur la société en général. La participation à un groupe permet en effet de se sentir mieux d’une manière générale. Le sentiment de culpabilité s’allège également en voyant que d’autres personnes vivent les mêmes choses. Dans une situation difficile, les personnes ne se sentent pas seules et cela leur permet de trouver des solutions pratiques qui Lukas Zemp, directeur de la Fondation Info-Entraide Suisse: «L’entraide Photo: privée

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