Une architecture adaptée

ARTISET 01 I 2023 39 sont nécessaires, même s’ils ne peuvent pas garantir une amélioration des conditions de travail à eux seuls. Les coûts de la santé étant en augmentation, les acteurs en présence pensent souvent que les autres sont compétents en la matière. Le Conseil fédéral estime qu’il n’est pas responsable du financement et essaie de déléguer cette responsabilité aux financeurs résiduels, soit les cantons et les communes. ML – Les acteurs sont peu disposés à collaborer. En cas de problème, la Confédération, les cantons et les fournisseurs de prestations ont tendance à penser que ce n’est pas de leur ressort et à se rejeter la responsabilité. Ce sont toujours les autres qui doivent agir ou payer. Or, toutes les parties doivent être prêtes à collaborer. Plusieurs cantons se sont désormais attelés à la tâche. Saint-Gall, par exemple, développe un concept de soins intégrés. DH – On trouve des exemples similaires dans d’autres régions et cantons, comme le Tessin, qui dispose d’une planification générale dans le domaine des soins de longue durée ambulatoires et stationnaires. La responsabilité principale en matière de soins de santé n’incombe-t-elle pas aux cantons? DH – Sur le fond, si. Cependant, depuis l’adoption de l’initiative, la Constitution établit clairement que la Confédération et les cantons doivent veiller à ce que chacune et chacun ait accès à des soins infirmiers suffisants et de qualité. Par ailleurs, dans la LAMal, la compétence en matière de réglementation du financement des soins revient à la Confédération. Si celle-ci laisse l’entière responsabilité financière aux cantons et communes, elle n’a alors pas de grandes obligations. Certains cantons augmenteront leur financement résiduel, d’autres non. C’est là que notre proposition intervient: nous souhaitons créer un engagement, ce qui n’est possible que si tout le monde participe. Toutes les parties prenantes doivent assumer leurs responsabilités: la Confédération, les cantons et les prestataires. En proposant un financement initial octroyé par la Confédération, vous souhaitez que toutes les parties prenantes œuvrent dans le même sens. Comment y parvenir? DH – Comme elle l’a fait pour l’offensive de formation, la Confédération pourrait contribuer à l’amélioration des conditions de travail pendant une période déterminée. Elle inciterait de cette manière les cantons et les communes à lui emboîter le pas. Quant aux cantons, ils devraient également délier leur bourse. Comme pour l’offensive de formation, les établissements devraient en outre être mis à contribution et Markus Leser en appelle à un changement de mentalité dans la société. MARKUS LESER EST CONSULTANT SENIOR Depuis le 1er février 2023, Markus Leser, ancien directeur de l’association de branche Curaviva, a confié de son plein gré la gestion opérationnelle de Curaviva à sa suppléante, Anna Jörger, qui reprend la direction par intérim. Markus Leser occupera la fonction de consultant senior au sein de Curaviva jusqu’à son départ à la retraite. Dans le cadre de cette fonction, il estime pouvoir mettre au mieux son expertise à profit pour faire avancer les thèmes clés de Curaviva. En concertation avec les responsables de l’association, il représentera en outre les intérêts de la branche auprès du public et des autorités.

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