Une architecture adaptée

38 ARTISET 01 I 2023 Il en faut donc davantage que cette «politique de petits pansements» pour répondre aux besoins de personnel soignant? ML – Un changement de mentalité au sein de la société est nécessaire. Celle-ci doit reconnaître la valeur des soins, surtout ceux de longue durée. Nous devons la réveiller. En effet, le système politique suit lentement la société et nous devons donc d’abord faire bouger la société afin que la politique aux niveaux fédéral, cantonal et communal agisse également par la suite. DH – J’estime aussi que sensibiliser la société est essentiel. Nous parlons de pénurie de personnel, mais il s’agit en réalité de permettre aux nombreuses personnes qui auront besoin de soins et d’accompagnement dans les décennies à venir de vivre dans la dignité. Le défi consiste à créer un cadre afin d’éviter une forte dégradation de la qualité de vie d’une partie de la population. ML – Afin d’établir ce cadre, nous devons réfléchir au-delà des étroites limites de la LAMal, qui ne se concentre que sur les soins médicaux. Ceux-ci ne suffisent pas pour que les personnes très âgées puissent vivre dans la dignité. Afin de lutter contre la solitude, par exemple, des structures dans les domaines de l’accompagnement sont aussi nécessaires. DH – Nous sommes face à un défi sociétal global. La fédération Artiset et ses associations de branche promeuvent depuis longtemps l’approche de l’environnement social: nous ne pouvons pas simplement déléguer les tâches d’assistance à des spécialistes. Nous n’en avons pas les moyens. L’implication des proches et des bénévoles est donc essentielle. L’initiative sur les soins infirmiers et le nouvel article constitutionnel ne permettent-ils pas à eux seuls de résoudre ces défis globaux? DH – Il s’agit d’un enjeu de société qui va au-delà de la simple réglementation juridique. L’initiative peut certes aider à pallier la pénurie de personnel soignant, mais seulement si sa mise en œuvre est substantielle. En parallèle à l’offensive de formation, déjà adoptée, nous devons nous assurer de pouvoir garder le personnel formé grâce à de bonnes conditions d’embauche. Faute de quoi, l’offensive de formation sera vaine. Vous estimez que les mesures proposées par le Conseil fédéral ne constituent pas une mise en œuvre substantielle de l’initiative. Que faudrait-il? DH – Les conditions d’embauche ne peuvent pas être améliorées sans fonds supplémentaires. Davantage de fonds «Comme elle l’a fait pour l’offensive de formation, la Confédération pourrait contribuer à l’amélioration des conditions de travail pendant une période déterminée.» Daniel Höchli L’actu Daniel Höchli s’engage pour un programme d’encouragement. Photos: esf

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