Magazine ARTISET_3-2022_Citoyenneté politique et participati

36 ARTISET 03 I 2022 financement. Il importe en outre d’éliminer les incitations pernicieuses résultant des différents systèmes de financement appliqués respectivement au secteur ambulatoire et au secteur stationnaire, et qui empêchent le développement d’un système global de prestations de soins intégrés. Il existe déjà un projet en ce sens, dans lequel il faut espérer que le Conseil des États décide de faire également figurer le financement des prestations de soins. Mais il est évident que cela ne suffira pas. Où se situent les plus gros problèmes, selon vous? Daniel Höchli – L’un des principaux problèmes réside dans le fait que la Confédération, respectivement les assureurs-maladie, d’un côté, et les cantons, de l’autre, ne cessent de se renvoyer la responsabilité, en particulier pour tout ce qui concerne la démence et les soins palliatifs. Mis à part les soins proprement dits, ces deux secteurs exigent également un important travail d’accompagnement. Pour ce qui est des soins, le financement est réparti entre les assureurs-maladie et les cantons, alors que ce qui relève de l’accompagnement est laissé à la seule appréciation des cantons. Une estimation chiffrée réalisée par la Confédération en 2016 montre que les cantons devraient augmenter leurs impôts de 10% pour parvenir à l’avenir à couvrir les coûts des soins et l’accompagnement de longue durée. Que préconisez-vous? Daniel Höchli – Il faut examiner des sources de financement supplémentaires. Une augmentation temporaire de la TVA, par exemple. Et j’utilise le mot «temporaire» à dessein: l’augmentation du nombre de personnes qui ont besoin de soins va nous occuper essentiellement dans les vingt à trente prochaines années. Nous avons donc besoin de trouver une source de recettes additionnelles qui soit également largement acceptée. En l’espèce, augmenter la TVA constituerait à mon sens une bonne option. Les affrontements à prévoir pour la répartition de l’argent public vont encore se durcir dans les années à venir. De plus, les soins de longue durée ont du mal à s’imposer face aux soins aigus. Existe-t-il une solution? Daniel Höchli – C’est plus simple pour la médecine aiguë car elle concerne tout le monde, du nourrisson à la personne âgée. Les parties prenantes sont très nombreuses et s’engagent à satisfaire les demandes que cette médecine génère. Plusieurs branches, le secteur pharmaceutique en tête, ont ainsi la possibilité d’y investir beaucoup d’argent. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y Développer les structures nécessaires implique une volonté politique. C’est ce qu’attendent Daniel Höchli, directeur d’Artiset (à g.), et Markus Leser, membre de la direction d’Artiset et directeur de l’association de branche Curaviva. Photo: esf

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