Développer la qualité des soins Magazine ARTISET 4 2023

ARTISET 04 I 2023 23 Chez Residio AG, à Hochdorf (LU), une équipe de spécialistes en soins infirmiers composée de trois personnes est chargée de faire progresser le développement et la qualité des soins en collaboration avec le personnel soignant. Les indicateurs de qualité médicaux y jouent aussi un rôle. De nombreux efforts sont toutefois nécessaires afin de pouvoir tirer une valeur ajoutée de ces données. Elisabeth Seifert Les deux résidences Sonnmatt et Rosenhügel se situent non loin l’une de l’autre au centre de la commune de Hochdorf, dans le Seetal lucernois, entourées d’un paysage idyllique. Plus de 200 collaboratrices et collaborateurs soignent et accompagnent quelque 180 personnes âgées ayant besoin de soutien. Les deux résidences et les 67 logements avec services sont gérés par la société Residio AG. Marteaux et perceuses résonnent dans la salle de réunion de la résidence Sonnmatt, dont certaines parties sont réaménagées et rénovées pour répondre aux besoins actuels et futurs. Outre l’investissement dans l’infrastructure du bâtiment, la direction et le conseil d’administration de la société anonyme d’intérêt public ont posé d’importants jalons pour l’avenir des soins: depuis début 2023, les équipes soignantes des deux résidences bénéficient du soutien de deux infirmières de pratique avancée. L’équipe de spécialistes en soins infirmiers est complétée par Sever Draganescu, responsable du service du développement des soins et titulaire d’un master en sciences infirmières. Des soins dans les règles de l’art «Les résidentes et résidents sont de plus en plus âgés et ont souvent plusieurs maladies, ce qui rend les soins plus complexes», déclare Sever Draganescu en expliquant pourquoi les responsables de Residio ont décidé d’investir dans l’expertise en soins infirmiers. La principale tâche de l’équipe consiste à conseiller et à encadrer le personnel soignant dans son travail quotidien avec et pour les résidentes et résidents, à l’aider à réfléchir à ses propres actions et aux standards de soins professionnels à appliquer. Lors de l’entretien avec le responsable du service du développement des soins, les expressions «fondé sur des données probantes» et «axé sur les standards et les lignes directrices» reviennent sans cesse. Ces principes s’appliquent tout au long du processus de soins, avec, pour commencer, l’évaluation des besoins d’une personne et la définition des objectifs de soins et des diagnostics infirmiers, puis la mise en place et l’adaptation des mesures de soins et, pour finir, la vérification de leur efficacité. «Toutes ces étapes devraient s’aligner sur les dernières avancées de la recherche et être efficaces», déclare Sever Draganescu. Ainsi, la participation à des études pertinentes fait également partie de ses activités. Actuellement, Residio s’engage dans le cadre du Programme national de mise en application – qualité des soins de longue durée dans les établissements médico-sociaux 2022 – 2026, abrégé NIP-QUpgrade. Sous la direction scientifique de l’Institut de recherche en soins infirmiers de l’Université de Bâle et en étroite collaboration avec les institutions intéressées, un train de mesures est développé dans le but d’ancrer le développement de la qualité fondé sur des données probantes de manière durable dans tout le pays (lire en page 26). Le programme s’appuie sur la collecte des six indicateurs de qualité médicaux (IQM) obligatoires pour tous les EMS suisses depuis 2019. «C’est la direction qui a décidé de prendre part à ce programme», souligne Sever Draganescu. «Puisque nous devons relever ces indicateurs nationaux, nous souhaitons pouvoir en tirer quelque chose d’utile.» Des travaux préparatoires ont d’abord été effectués, puis un projet a été lancé fin novembre dans les deux établissements de Residio afin de vérifier si les données servant au calcul des IQM étaient saisies correctement. «Ce n’est qu’en mesurant ce que nous devons mesurer que les données peuvent être utilisées pour le développement des soins», affirme l’expert en sciences infirmières. Il espère que ce projet permettra aussi une simplification de la collecte des données, «parfois compliquée». La participation au programme NIP-Q-Upgrade l’intéresse également parce qu’il peut ainsi suivre de près la manière dont les indicateurs et les soins évoluent (lire en page 26). «En y prenant part, nous pouvons mener davantage de réflexions au sujet de la qualité des soins et renforcer notre conception de la qualité.» Il estime que les échanges avec d’autres institutions lors d’ateliers sont très utiles et stimulants. «Nous pouvons apprendre de part et d’autre et nous développer ensemble.» À la une

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