Les entreprises sociales en mutation | Magazine ARTISET | 3-2023

ARTISET 03 I 2023 39 organes de décision de prendre leurs responsabilité, d’avancer ensemble et de s’engager dans une vision stratégique commune.» Le consultant relève cependant des contradictions au niveau politique, qui peuvent constituer des freins: «D’un côté, on encourage les soins intégrés, mais de l’autre, on sépare les financements entre l’ambulatoire et le stationnaire.» Mais il y a de l’espoir, notamment avec la perspective du financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires de l’assurance-maladie (EFAS) qui devraient également inclure les soins fournis dans les EMS et par les services d’aide et de soins à domicile. En attendant, Markus Leser observe que les rapprochements tendent à se multiplier, que ce soit entre des associations cantonales comme à Fribourg ou en Argovie, ou à un niveau plus local, comme à Berne. Là, le 31 mai dernier, le groupe Domicil, spécialisé dans l’accompagnement de longue durée de personnes âgées, et l’association d’aide et de soins à domicile Spitex Bern, qui est au bénéfice d’un contrat de prestations du canton pour la ville de Berne et la commune de Kehrsatz, se sont unis sous l’égide d’un nouveau groupe d’entreprises à but non lucratif: Concara. Les deux entités visent à renforcer les soins intégrés et défendent une vision commune: dès qu’une personne a besoin de soutien, elle doit pouvoir l’obtenir auprès d’une seule et même source, peu importe que l’aide demandée soit importante ou pas, et peu importe que les prestations soient fournies à domicile, dans un logement adapté ou dans un établissement médico-social. Une démarche collaborative Tandis que l’entreprise Concara recrute via son site internet pour être opérationnelle début 2024, à Fribourg, les choses se mettent en place. L’année 2022 a principalement été consacrée à l’organisation interne de l’AFISA, avec au cœur du dispositif des commissions thématiques et des plateformes métiers. Ces deux espaces regroupent les représentant·es, respectivement les professionnel·les du terrain, qui font remonter à la direction et au comité les besoins et les informations des différentes régions et structures. Ce sont aussi des lieux d’échange pour partager les bonnes pratiques et améliorer la compréhension mutuelle. Début 2023, les organes de l’AFISA ont entamé une démarche collaborative, intitulée «Bâtissons ensemble» et destinée à construire la stratégie globale de l’association pour les années 2024 à 2026. Dans un premier temps, un groupe de travail et un comité de pilotage se sont attelés à la tâche et ont défini la vision, trois axes stratégiques – innovons, développons, communiquons – ainsi que les objectifs liés à ces trois axes. Afin d’identifier les pistes d’action et les mesures permettant d’atteindre les objectifs formulés, le personnel des institutions affiliées à l’AFISA a été invité à des ateliers participatifs. Une centaine de personnes, tous métiers et tous niveaux hiérarchiques confondus, ont répondu à l’appel et participé à ces «world cafés». Pour le groupe de travail et le comité de pilotage, il s’agissait d’une part de confirmer que les intentions de départ correspondaient bien aux attentes du terrain, d’autre part de faire connaître la nouvelle association et de favoriser les liens entre les métiers et les domaines. «C’est un sacré chantier!», observe Claude Bertelletto Küng. «Mais il sera bouclé en fin d’année. Je ne suis pas une adepte des projets qui durent. Les gens s’épuisent et les choses évoluent rapidement, donc il faut bouger vite.» Les résultats des ateliers participatifs sont en cours de consolidation et la stratégie globale sera soumise à l’approbation des membres lors de l’assemblée de décembre prochain. En attendant, les affaires courantes se poursuivent … «Il est temps qu’on s’y mette et qu’on développe de nouveaux modèles correspondant aux besoins et aux aspirations des gens.» Markus Leser, Senior Consultant de Curaviva

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