Développer la qualité des soins Magazine ARTISET 4 2023

ARTISET 04 I 2023 13 L’introduction d’autres indicateurs, en plus des six actuels dans quatre domaines de mesure, est pourtant déjà examinée au niveau national. Verena Hanselmann – Actuellement, trois autres indicateurs sont étudiés dans le cadre d’une procédure similaire, avec la participation de spécialistes et la prise en compte d’expériences faites à l’étranger. L’un d’entre eux concerne les escarres. Comme pour les indicateurs actuels, il mesure le résultat des soins prodigués et a un lien direct avec le bien-être des résidentes et résidents. Il en va autrement pour les indicateurs «projet de soins anticipé» et «revue de la médication» … …Ceux-ci évaluent des prestations ou des mesures spécifiques des établissements? Daniel Domeisen – Ces deux indicateurs ont pour but de mesurer la part de résidentes et résidents pour qui l’établissement effectue une revue de la médication ou un projet de soins anticipé. Verena Hanselmann – En ce qui concerne la revue de la médication, il s’agit de vérifier, dans le cadre d’un processus structuré, si la médication doit être adaptée. Dans le cadre du projet de soins anticipé, les souhaits et les attentes des résidentes et résidents sont pris en compte, notamment quant à la période de fin de vie. Le nombre croissant d’indicateurs à relever ne provoque-t-il pas une surcharge de travail pour les EMS? Daniel Domeisen – Bien évidemment, nous n’allons pas augmenter le nombre d’indicateurs de manière démesurée. Ainsi, si nous constatons au fil du temps qu’un indicateur ne peut plus être influencé au moyen de mesures supplémentaires, nous le retirerons et nous concentrerons sur un autre thème. Vous insistez sur le fait que le bien-­ être des résidentes et résidents est au centre des mesures. Toutefois, pour que les personnes se portent bien, une bonne qualité des soins ne suffit pas … Daniel Domeisen – C’est l’un des princiaux défis auxquels nous faisons face dans le domaine de l’accompagnement et des soins de longue durée. Du côté des associations, nous mentionnons toujours que les EMS ont un statut particulier. Le domaine qui est couvert par la LAMal et qui oblige les EMS à mesurer des indicateurs de qualité médicaux ne représente qu’une partie des tâches. Au-delà des soins, les résidentes et résidents des EMS ont les mêmes besoins que toute autre personne, qui doivent aussi être couverts avec un niveau de qualité approprié, par exemple dans les domaines d’hébergement, de la sécurité, des repas ou encore du cadre de vie. Le dilemme repose-t-il sur le fait que l’on doit consacrer un grand nombre de ressources à ce domaine en raison des exigences légales et qu’il n’en reste plus pour les autres? Daniel Domeisen – Nous avons tout mis en œuvre pour que la collecte des indicateurs de qualité médicaux ne provoque pas de charges administratives. Aucun nouvel instrument n’a donc été créé. À la place, la collecte des données pertinentes a été intégrée dans les outils habituels d’évaluation des besoins. Un certain effort est néanmoins nécessaire pour mettre en œuvre des mesures d’amélioration. Verena Hanselmann – Les indicateurs donnent l’occasion d’introduire un processus d’amélioration de la qualité fondé sur les données qui, s’il est correctement mis en place, permet de réduire les problèmes, et donc la charge de travail. «Les indicateurs donnent l’occasion d’introduire un processus d’amélioration de la qualité fondé sur les données qui, s’il est correctement mis en place, permet de réduire les problèmes, et donc la charge de travail.» Verena Hanselmann «Au-delà des soins, les résidentes et résidents des EMS ont les mêmes besoins que toute autre personne, qui doivent aussi être couverts avec un niveau de qualité approprié.» Daniel Domeisen

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