Développer la qualité des soins Magazine ARTISET 4 2023

28 ARTISET 04 I 2023 Robert Ammann est confiant quant à la qualité des données saisies et l’utilité des IQM pour les EMS. La comparabilité des résultats permettrait de tirer des enseignements pour améliorer non seulement la qualité au niveau de l’établissement mais également les conditions-cadres qui l’influencent. Il met cependant en garde: «Malgré toutes les directives fédérales et cantonales, malgré les connaissances scientifiques et les stratégies appropriées, le développement de la qualité reste finalement une question de compétence et d’attitude professionnelle des personnes-clés au sein de chaque établissement.» Le médecin spécialisé: Blaise Martin Médecin spécialisé en épidémiologie, en prévention et en santé publique, Blaise Martin a également officié comme médecin cantonal à l’État de Genève. À ce titre, il était notamment chargé du contrôle de la qualité des prestations offertes dans les établissements médico-sociaux (EMS). Aujourd’hui à la retraite, il occupe encore divers mandats et poursuit son engagement au sein de la Commission technique intercantonale Plaisir, l’outil d’évaluation des besoins en soins en vigueur dans les cantons de Genève, Jura, Neuchâtel et Vaud. La contribution de Blaise Martin au sein du CodAc est double: d’une part, il veille à la qualité des relevés des IQM, d’autre part, il est l’interlocuteur de l’Équipe de recherche opérationnelle en santé (Eros), au Québec, qui a développé la méthode de mesure de la charge en soins Plaisir. Ensemble, ils ont donc adapté le programme de saisie avec les spécifications nécessaires pour faciliter un relevé efficace et cohérent des IQM, selon les prescriptions de la Confédération. Malgré ces adaptations, Blaise Martin observe que les réponses apportées par les EMS à certaines questions en lien avec les indicateurs de qualité ne sont souvent ni adéquates ni cohérentes. à faire pour que les avantages potentiels des IQM soient mieux perçus. «Pour le personnel soignant, la saisie d’indicateurs de qualité ne les aide généralement pas dans leur travail quotidien; c’est plutôt une charge de travail supplémentaire qui leur est demandée.» Les directions et les responsables de la qualité des soins, en revanche, y voient l’opportunité de comparer leurs données, d’identifier des lacunes ou manquements sur certains aspects et de prendre des mesures en conséquence. Même si les IQM ne couvrent pas tous aspects de la qualité des prestations de soins en EMS, «le programme NIP-QUpgrade peut contribuer à ce que davantage d’EMS considèrent les IQM comme une chance et une incitation à améliorer la qualité des soins et en faire un thème de discussion». L’expert en soins infirmiers fait part des réserves émises par les établissements quant à l’intention de l’Office fédéral de la statistique d’ouvrir au public les résultats individuels de chaque institution, plutôt que de n’en publier qu’une vue d’ensemble. En effet, les IQM ne reflèteraient qu’une petite partie de la réalité des soins, les facteurs influençant les résultats n’étant pas forcément compris de prime abord par le grand public. Il serait ainsi plus judicieux de réserver ces chiffres individuels aux seuls établissements. «Grâce à ce programme, les IQM peuvent être vus comme une chance.» Robert Ammann À la une «NIP-Q-Upgrade a pour but de mettre en mouvement un grand nombre de personnes dans et hors des institutions.» Blaise Martin Blaise Martin

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