Développer la qualité des soins Magazine ARTISET 4 2023

ARTISET 04 I 2023 7 Comme dans tous les établissements médico-sociaux, la collecte des données pour les besoins des indicateurs de qualité médicaux fait partie du quotidien de l’établissement de Ried, à Bienne. Si l’utilité de cette obligation légale n’est pas – encore – bien perçue par les responsables, la démarche a suscité une prise de conscience quant au processus de développement de la qualité. Anne-Marie Nicole Situé sur les hauteurs de Bienne, dans le quartier de Beaumont, l’établissement médico-social Ried fêtera dans quelques mois son 95e anniversaire. Dans les années 1920, la ville de Bienne avait racheté plusieurs propriétés à la communauté des héritiers de la famille Robert, une dynastie de peintres installés dans la région depuis le milieu du 19e siècle. Ce faisant, la commune s’était engagée à utiliser les biens-fonds principalement dans des buts humanitaires, transformant les propriétés de Ried du haut et de Ried du bas en maisons de retraite. Si la maison du haut a récemment fermé ses portes, celle du bas, qui abritait à l’époque l’atelier de Léo-Paul Robert, offre aujourd’hui trente-huit places en long séjour en chambres individuelles ou doubles ainsi que seize places dans des studios – «pour des personnes âgées qui ne sont pas encore prêtes à franchir la porte de l’EMS, mais qui ont besoin de soutien», explique Sandra Debboub, responsable des soins et de l’accompagnement. Avec une cafétéria ouverte au public, la maison est un lieu de rencontre dans le quartier. Elle est aussi l’un des quatre établissements médico-sociaux municipaux qui dépendent de la ville de Bienne. Dans les étages, l’heure est encore au petit-déjeuner. Les tables sont disposées çà et là, dans le dédale des couloirs, signe des transformations, rénovations et agrandissements qui se sont succédés au fil des années. L’atmosphère est paisible. Tandis que certain·es prennent leur temps pour terminer leur repas matinal, d’autres ont rejoint leur chambre pour y recevoir quelques soins, d’autres encore se dirigent vers le rez-de-chaussée où une équipe commence à installer les décorations de Noël. «Qu’est-ce qui est important? La qualité des soins ou la qualité de vie?», interroge Angela Rebetez, directrice des lieux, prenant à témoin ce moment du quotidien où chaque personne semble vivre à son rythme, selon ses désirs. «Bien sûr, la qualité des soins contribue à la qualité de vie. Mais la qualité de vie est propre à chacune et chacun, on ne peut pas l’évaluer globalement. Et c’est sur cette qualité de vie que nous voulons concentrer notre attention.» Il y a quelques années, à la faveur d’une analyse de cas, les équipes soignantes de Ried ont consigné dans un document de référence leur propre définition de la qualité des soins, qui place au cœur de leur action le respect des volontés individuelles et l’accompagnement du projet de vie de chaque résidente et résident. Sandra Debboub fait remarquer que le respect du libre choix de la personne peut constituer un facteur qui influence, dans un sens ou dans un autre, À la une

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